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Parce que le mois d’avril est synonyme de la terre, nous avons décidé de vous offrir une série d’entrevues avec des intervenants qui nous inspirent.
En 2019, lors d’un marché extérieur dans un parc de Montréal j’ai rencontré Sarah. Après quelques minutes de discussion, elle me parle de son projet de faire un marché à même la ferme florale familiale dans laquelle elle s’implique de plus en plus. Nous nous sommes échangées nos contacts et quelques semaines plus tard j’y participais.
Au Beau Pré est située à Saint-Anicet. Mes grands parents avaient un chalet à 5 minutes de l’endroit et ma sœur et moi y avons dormi la veille, éveillant des souvenirs d’enfance. L’endroit était absolument magnifique, les gens sur place, visiteurs, exposants, et la famille Beaupré-Queneville étaient tous tellement gentils, l’énergie de cette journée est indescriptible. Mais, ma sœur et moi s’entendons parfaitement pour dire qu’elle nous a marquée, énergisée, inspirée.
Lorsque j’ai pensé faire une série d’entrevue, j’ai pensé à Sarah dès le départ, en plus d’avoir un attachement un peu spécial avec cet endroit, je sais que Roger, Liliane & Sarah ont une réflexion très écoresponsable de leur production, et je trouvais que ça cadrait parfaitement avec le type de personne que je veux présenter au cours de ce mois.
1) Raconte-nous un peu l’histoire de Au Beau Pré / Production St-Anicet
Mes parents, Roger et Liliane, ont créé Production St-Anicet en 2007. Au début, ils faisaient la production de dahlias en pot pour vendre dans des centres de jardin et ils avaient également une culture de cèdres ornementaux et cèdres à haie. J’ai travaillé quelques été pour eux lorsque j’étais adolescente, mais je n’ai jamais vraiment eu d’intérêt pour l’agriculture. Je trouvais ça tellement exigeant et surtout je les trouvais casse-cou de faire un métier qui dépendait autant de la météo qui était déjà très changeante.
Ils ont fait plusieurs autres cultures par la suite et à chaque fois ils me demandaient si c’était une culture qui pourrait m’intéresser. Comme tout bons parents, ils voyaient déjà que j’avais le métier en moi avant-même que je m’en rende compte !
À l’hiver 2019, ma mère m’a parlé de la culture de fleur coupée et l’engouement qu’il y avait autour de ce mouvement. Ça a piqué ma curiosité et nous avons fait un test au courant de l’été. J’ai tout de suite été charmée. J’aimais le fait de pouvoir cultiver plusieurs variétés de fleurs, j’aimais que cela avait peu d’impact sur l’environnement et j’aimais tout l’aspect créatif autour de la confection de bouquets. J’ai donc sauté à pied joint dans l’aventure et je me suis investie à temps plein à la ferme au début 2020.
2) De tes parents à toi, à quel moment tu as décidé de te joindre à la compagnie, tes motivations, votre vision ensemble
J’ai toujours voulu avoir mon entreprise parce que je n’ai pas vraiment le profil d’une bonne salariée ! Je n’avais juste pas encore trouvé l’idée ultime. Après notre année test sur la ferme, je me sentais vraiment sur mon X comme on dit. Ce qui me motive le plus dans cette entreprise c’est que les possibilités sont infinies. S’il y a une culture que je préfère, je peux la faire en plus grande quantité sans problème. Si je veux expérimenter certaines production ou essayer différentes techniques, je peux le faire aussi. Et s’il y a quelque chose que j’aime moins, je l’arrête et c’est tout. Pour une personne comme moi qui aime faire plusieurs tâches et toujours essayer de nouvelles choses, c’est vraiment parfait comme métier.
Mes parents me laissent toute la place pour la vision future de l’entreprise. Leur but est de ralentir et de tranquillement aller vers la retraite. Je les trouve vraiment très bons parce que j’arrive toujours avec de nouvelles idées et ils m’aident à les réaliser même s’ils ne comprennent pas toujours où je m’en vais avec ça.
3) Qu’est ce qu’une ferme florale et comment votre ferme s’inscrit dans une démarche environnementale forte.
Une ferme florale est tout simplement une ferme qui se spécialise dans la culture de fleurs. Nous avons décidé de miser sur la culture de fleurs à couper pour la confection de bouquets. Je crois qu’une des raisons qui m’a autant accroché à ce projet est de pouvoir avoir un réel impact positif sur l’environnement. Chaque mois, plusieurs millions de fleurs sont importées de pays d’Europe, d’Amérique du Sud et d’Afrique. Et pour les garder belles durant ce trajet, plusieurs produits chimiques sont utilisés pour maximiser leur conservation.
Nous nous identifions donc au mouvement Slow Flower, c’est-à-dire que chaque action sur la ferme est choisie consciencieusement pour réduire ses impacts environnementaux et sociaux en préférant des produits éco responsables, locaux et équitables. Nous produisons des fleurs de saison en respectant leur cycle naturel et la majorité de nos opérations sont faites à échelle humaine.
4) Comment votre saison se passe, les étapes, les choses le « fun » les choses moins le « fun »
Le plus exigeant pour moi est sans aucun doute la gestion financière de l’entreprise et toute la paperasse administrative. Je sais que je dois le faire pour mieux comprendre le fonctionnement d’une ferme florale, mais disons que ce n’est pas ma force.
En agriculture, il y a des étapes différentes pour chaque saison et c’est ça qui est l’fun. Par exemple, au printemps on prépare les planches et on commence nos plantations et ça nous rend toujours très fébriles parce que ça veut dire que la saison commence. Durant l’été, j’adore cueillir les fleurs et faire les sélections pour les bouquets. Et finalement à l’automne on aime beaucoup fermer les champs parce qu’on va pouvoir se reposer haha !
5) Comment voyez-vous l’avenir ?
Ayayaye j’ai tellement d’idées pour l’avenir de l’entreprise que je ne sais pas par où commencer ! Je veux surtout développer le volet touristique de la ferme pour pouvoir ouvrir ce petit paradis aux gens. Quand nous ouvrons pour l’autocueillette, tout le monde à le sourire aux lèvres et passe un bon moment à cueillir les fleurs.
Pour ce qui est de l’avenir en général, je crois vraiment que les gens vont se tourner davantage vers la nature autant dans les activités qu’ils font que dans les produits qu’ils consomment. Étrangement, la pandémie nous a reconnecté d’une certaine façon à la nature et on voit l’effet positif que cela a sur les gens. Plus nous serons de personnes à consommer de façon responsable, plus il y aura de belles initiatives qui verront le jour en ce sens.
6) Quels sont vos différents produits et services ?
Autocueillette :
L’autocueillette est possible selon des dates précises durant l’été. Nous fournissons les outils de cueillette et après vous êtes libres de vous promener dans les champs et cueillir les fleurs que vous aimez. Aucune réservation n’est requise. Cette année, nous aurons également des food-truck et des kiosques sur place pour bonifier l’activité. Pour plus d’information à ce sujet, www.aubeaupre.com/
Abonnements :
Nous offrons des abonnements floraux dans les régions du Haut-St-Laurent, Beauharnois-Salaberry, Vaudreuil-Soulanges et Châteauguay. Des formules mensuels et bimensuels sont toujours disponibles. Pour plus d’info, www.aubeaupre.com/abonnement
Boutique en ligne :
Nous garnissons tranquillement notre boutique en ligne de produits connexes aux fleurs et à la maisonnée. Nous faisons affaires avec des producteurs et artisans québécois. www.aubeaupre.com/boutique
Fleuristes et designers
Finalement, nous fournissons aussi en fleurs des fleuristes et des designers floraux. Si vous voulez retrouver des fleurs locales et écologiques chez votre fleuriste, n’hésitez pas à parler de nous ! 
Toutes les photos de l’article ont été fournies par Sarah.
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