L’huile de palme est extraite du palmier à huile grâce à ses fruits. Il s’agit de l’huile la plus consommée au monde. L’exploitation de cette huile est la principale cause de déforestation en Asie du Sud-Est, créant un impact immense pour l’environnement. En plus de détruire la biodiversité de ces forêts, l’exploitation entraîne l’appauvrissement des sols et la pollution des cours d’eau. Pour les tribus de ces régions, les plantations de ces palmiers, dont le permis a souvent été obtenu de façon douteuse, voire illégale, entraîne la destruction de leur environnement et un appauvrissement de leurs ressources. Les pays impliqués vantent l’apport économique de cette production, mais l’impact social et environnemental est immense.
Il y a tout de même un bémol à considérer : plusieurs producteurs de ces palmiers s’efforcent d’avoir une récolte équitable (voir RSPO ). Il est donc possible de retrouver sur le marché de l’artisanat des savons avec de l’huile de palme et j’espère que les artisans choisissent leurs huiles de façon responsable. Certaines compagnies commerciales tels que l’Oréal et Body Shop utilisent également de l’huile de palme certifiée. Pour ma part, je laisse cette huile aux autres, je suis certaine qu’elle trouvera preneurs.
Cette huile végétale confère au savon une propriété moussante et un savon plus dur. Je ne vous cacherai pas que l’huile de palme est généralement le Saint-Graal en savonnerie, c’est l’huile de base la moins dispendieuse, mais surtout celle qui apporte de la dureté, blancheur et mousse aux savons. Un grand défi avec les savons artisanaux, c’est qu’ils ne fondent pas trop vite, c’est d’ailleurs le détail qu’on me demande le plus souvent par rapport aux caractéristiques de nos savons.
Je ne vous cacherai pas non plus qu’il a fallu plusieurs mois de recherches avant de trouver le dosage de notre base afin d’éviter ce problème. Mais nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas impossible de faire des savons durables, qui moussent bien, qui ne sont pas trop mou, et ce sans utiliser l’huile de palme. Vous pouvez d’ailleurs visiter notre sélection de savons ici.
Pour ceux qui se lancent en saponification, il faut chercher autour des acides gras et développer sa recette avec d’autres huiles et beurres afin de trouver une composition qui ressemble à celle que l’on aurait faite avec de l’huile de palme. L’huile de palme contient près de 45% d’acide palmitique, un acide gras saturé. On se tournera donc vers des huiles qui en contiennent beaucoup, l’huile d’avocat*, d’argan*, son de riz, baobab*.
Pour les beurres on regardera du côté du cacao, kokum et du karité. Les gras animaux peuvent être une alternative. L’huile de ricin viendra stabiliser la mousse du savon et l’acide stéarique (contenue dans le karité entre autres) apportera dureté au savon, d’ailleurs il est possible de trouver de l’acide stéarique tel quel et l’ajouter dans le savon à hauteur de 2% à 10% ( attention on retrouve sur le marché de l’acide stéarique ayant été testée sur les animaux, bien vérifier le certificat de qualité). Le beurre de cacao* est composé d’environ 35% d’acide stéarique, 35% d’acide palmitique et 25% d’acide oléique, c’est un beurre très très intéressant!
En bref, il y aura beaucoup de règles de trois à faire pour arriver aux bons dosages, c’est plus coûteux j’en conviens, mais c’est possible ! Alors, sortez vos calculatrices, vous trouverez assurément, vous aussi, votre recette parfaite 🙂 .
Nos trois préférés à la maison : Argan & Eucalyptus, Menthe & Sel et Orange & Cèdre. Et vous ?